comment bien choisir sa typo ? (et ne pas tout casser)

Un petit guide pour comprendre, critiquer et apprivoiser la typographie
que ce soit pour un logo, un faire-part ou un site internet.

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On croit souvent que la typo, c’est secondaire. Qu’il suffit de choisir une jolie lettre pour que ça fonctionne.
Grosse erreur ! Une mauvaise typo peut faire s’effondrer un projet comme un château de cartes. Identité visuelle, branding, papeterie, site web — la typographie transmet une émotion à elle seule.
Choisir une police, c’est choisir une voix.

Pourquoi la typo compte ?

La typo ne livre pas simplement des mots : elle raconte.
Elle peut sembler chaleureuse, froide, sérieuse, espiègle, moderne ou nostalgique — avant même que l’on lise le texte. Chacune a son propre langage.
Autant dire que le bon choix peut amplifier ton message. Tandis que le mauvais choix, lui, le sabote…

Et comme aujourd’hui, il y en a à foison, la difficulté est de se retrouver dans toutes ces typos cools qui apparaissent tous les jours.
Je vais donc essayer à ma manière, de clarifier un peu tout ça pour t’aider à bien transmettre et exprimer ton message.

 

la typographie c’est l’art
de composer graphiquement un texte.


Petit lexique (pour s’y retrouver)

Plutôt que la classification savante, voici mes « copines » vulgarisées :

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  • Serif correspond aux typos avec empattements — tu sais, ces petits pieds sur lesquels reposent les lettres ? souvent considérées comme classiques et traditionnelles (voire conservatrices) elles peuvent aussi être élégantes et glamours – et là, impossible de leur résister !

  • Slab Serif (égyptienne) — avec des empattements plus gras et rectangulaires. Elles, elles sont plus espiègles avec leur petit côté vintage ! Y’en a même certaines qui te feront voyager jusqu’au Far West.

  • Sans-serif — appelée communément « typo bâton » ou encore “grotesques” (car considérées à l’époque comme grossières et seulement bonnes pour la publicité). Avec elles, on est dans une discussion simple, moderne et équilibré.

  • Script / Cursive — reconnaissables par leurs courbes et leurs grandes boucles. Élancées, elles ont souvent un rôle plus formel ou décoratif.

  • Manuscrites — (mes préférées) Naturelles et imparfaites : elles sont humaines et vivantes.

Comme tu peux le voir, chaque famille porte un bagage historique et émotionnel. Connaître ça, c’est déjà mieux choisir.

Comment lire une typo (et décider si elle vous aime)

  1. La lisibilité d’abord. Si on doit plisser les yeux, c’est foutu.

  2. Le contexte. Un logo pour un laboratoire n’a pas la même voix qu’un faire-part poétique.

  3. L’échelle. Ce qui marche grand ne fonctionnera pas toujours petit (et vice versa).

  4. La personnalité. Est-elle complice de ton message ou lui fait-elle de l’ombre ?

  5. La durée de vie. Cherches-tu un trait éphémère ou durable ? Un branding doit survivre plusieurs années tandis qu’une invitation ne dure qu’un temps donné.

attention aux erreurs qui tuent (et que je vois tout le temps)

  • La police « jolie » mais illisible.

  • La mode du moment qui plombe l’identité sur le long terme.

  • La Comic Sans hors contexte (spoiler : sauf pour une invitation d’enfant de 4 ans, fuyez).

Oui, la Comic Sans a sa drôle d’histoire — installée par défaut dans Windows, adorée dans les écoles, puis surutilisée jusqu’à devenir un tueur de crédibilité. Moralité : la police ne doit jamais trahir le message.

Mon approche quand j’accompagne un projet

Je traite la typo comme une personne : je l’écoute, je la teste, je la mets en situation. Pour un logo, je pense variations, contrastes, adaptabilité.
Tandis que pour une papeterie, c’est à la matière que je pense : papier et encre modulent la police autant que la forme.
Et surtout : je conçois pour que le destinataire comprenne et ressente — pas pour flatter un ego design.

Petit exercice rapide (à faire avant de choisir)

Prend ton texte → imprime en trois polices différentes (serif / sans / manuscrite).
Lis-le à voix haute. Lequel te fait lever les sourcils ?
Lequel te fait sourire ?
Lequel te rassure ? Celui-là mérite l’attention.


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La typographie n’est pas un détail.

Elle est voix, mémoire, ton.

N’oublie pas : apprivoiser la typo, c’est donner à ton message la voix qu’il mérite — singulière, lisible, mémorable.

Avec amour (et quelques polices de secours),
— A.

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